lundi 28 février 2022

La colère du Héron (A & A et Cie n°111)


 photo Alain Ménez

"Ce bon poisson vient à point. Je l'aurais aimé

Plus dodu, mais ne faisons pas le difficile !


Un ancêtre jadis, peut-être accoutumé

Aux menus des grands chefs étoilés de la ville,

Après avoir fait fi de tanche et de goujon,

Affamé, fut heureux de trouver pour pitance,

Lui, prince des gourmets, un escargot, dit-on.


Que cet événement fut lourd de conséquences !

Depuis, pour le railler, on voit tous les oiseaux

Brocarder les hérons, en vers de La Fontaine.

Peut-être ouïrez-vous, les récitant tout haut,

Quelques méchants moineaux courant la prétentaine.

Lorsque je les entends, tout mon être est en feu !


Parole d'échassier, il est grand temps que cessent

Toutes les moqueries auxquelles donne lieu

Ce fâcheux fait divers  ! Contre elles, je me dresse

Et proclame aussi haut que permet mon long cou

Perché sur ses grands pieds (pardon si je plagie),

Que nous ne sommes pas, comme l'on dit partout,

Des fats, des prétentieux. Du respect, je vous prie

Pour notre Noble taille et Notre majesté !

Notre vol est puissant, racé Notre plumage.

Du marais nous sommes les Rois incontestés !

...

Je suis modeste, aussi n'en dis pas davantage !

À bon entendeur...


AG

 Amis, je vous invite,

Si le cœur vous en dit,

A cliquer, au plus vite

Sur les liens que voici :

Le blog de Petitalan

Océanique


4 commentaires:

  1. Comme toujours, tu es original et littéraire ! Oui, les hérons ont un vol très majestueux, et pourquoi les critiquer alors qu'ils sont finalement bien proches des flamands roses, ou des grues que l'on encense ?

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  2. Bonjour Alain
    Un héron prudent là
    Un héron sage ici
    Un héron glouton plus loin
    Mais aussi quand vous vous faites prendre en flagrant délit n'autorisez pas la publication de la photo sinon vous serez la risée du voisinage.
    Belle supplique pour réhabiliter le héron de la fable
    Bises en amitié

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  3. Toujours un plaisir de lire tes superbes fables!

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  4. J'en croisais un tous les jours dans les marais ... Pratiquement à la même heure, je le voyais au même endroit, à l'affût, calme et patient, savourant en rêve délicat sa pitance ... Il en devenait distingué !
    Je le vois tellement bien illustrer ta splendide fable !!!
    Châle-heureux bisou : sabine

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