lundi 4 mars 2024

La déprime de l'épouvantail (A & A et Cie n° 131)



 

 
                                                                Photo Alain Ménez


Enviez-vous, Passants, ma place,

Pauvre de moi, jouet des vents,

Ou de l'averse qui me glace,

Use et ternit mes vêtements ?

Vous, bien sûr, quand gronde l'orage,

Allez vous blottir sous un toit.

Nenni pour moi ! Aussi j'enrage,

Tout seul sur ce piquet de bois, 

À en perdre ma propre estime !

Il ne fait plus peur aux oiseaux,

L'épouvantail, quand il déprime...


                                        AG

                                                          

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lundi 5 février 2024

Le regard du Chat (A & A et Cie n°130)


 photo Alain Ménez

 A l'écart, bien tranquille,

De mon petit balcon,

Je contemple la ville :

C'est ma télévision !



Vu ma longue expérience,

Je peux lire par cœur

Tout ce que chacun pense,

Du gendarme au facteur.



D'une prime rencontre

Je vois l'excitation.



Tel regarde sa montre

Qui a peur du patron.

Il lui faut être à l'heure,

Faire bonne impression,

Sa version la meilleure

Etre en toute occasion.



Un autre déambule,

Heureux, le nez au vent,

Fixant sur pellicule

Les plus beaux monuments.



Mais le plus distrayant :

Les automobilistes !

On croirait des enfants

Lâchés sur une piste.

Il suffit d'un volant

Pour les sortir d'eux-mêmes,

Les rendre "klaxonnants",

Agressifs, grossiers même !



Que ces gens sont curieux !

Ils nous disent des bêtes

Pensant qu'ils valent mieux,

Mais ça, c'est dans leur tête !



Alors comprenez-vous,

Moi, de la Gent humaine

Je préfère avant tout

Etre loin... Mais je l'aime !


AG

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samedi 30 décembre 2023

Gratitude au Corbeau (A & A et Cie N° 129)


 Photo Alain Ménez

En ce temps-là, Corbeau était un oiseau blanc.
Les ténèbres, le froid régnaient sur notre Terre,
Et les quelques humains qui subsistaient pourtant
N'avaient de leur vivant vu la moindre lumière.

Un Aigle Gris avait volé l'Astre du jour
Et l'avait accroché dans sa propre demeure,
Dérobé Séléné, mis le Feu dans son four.
Il les gardait pour lui, les contemplait des heures.

Profitant d'un moment où cet oiseau dormait,
Corbeau entra chez lui et décrocha l'Etoile,
La lança dans le ciel, aussi l'instant d'après,
La puissante clarté déchirait tous les voiles.

Il retourna de nuit quérir le brasier chaud,
Un tison dans le bec, sans oublier la Lune,
Mais l'épaisse vapeur qui sortait du fourneau
En fit cet oiseau noir qui croasse à la brune!

Cher Corbeau, tu n'es pas cet oiseau de malheur
Que la superstition dit aimé des sorcières.
Sous ton habit de jais bat et vibre un grand cœur:
N'as-tu pas apporté aux Hommes la lumière ?

                                                    AG
                          D'après une légende amérindienne 

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et vous souhaite une très belle et heureuse année 2024 !





lundi 4 décembre 2023

Examen de conscience... (A & A et Cie n° 128)


 Photo reproduite

...d'un Lion de papier


À son zénith, Phébus embrasait la savane.

Des troupeaux ruminaient, de chaleur accablés,

Sous de rares arbustes à l'ombre diaphane.

A l'écart, un vieux Lion, songeait au temps passé.

...

Il se revoit jadis, fier, s'en allant en guerre,

Assignant aux soldats le rôle approprié,

En stratège avisé. Chacun sait que naguère,

La Fontaine l'a même en beaux vers célébré!


Mais voici que revient la fâcheuse ambassade,

Quand il avait voulu dévorer ses sujets,

En leur faisant dire qu'il était très malade.

Renard, ce scélérat, de lui s'était joué!

Il admet s'en vouloir de son impéritie,

Cet épisode ancien n'avait rien de l'exploit !

Mais à jeunesse on pardonne bien des folies,

Pense-t-il, et surtout quand il s'agit du roi !


Un insecte volant lui remet en mémoire

La valeur des petits : les rats, les moucherons...

Aujourd'hui, ce monarque auréolé de gloire,

De son mépris d'antan leur demande pardon.


Puis, soudain rugissant, il écume de rage

Au souvenir du lion, de ses proches parents,

Qui, tombé amoureux, désirant mariage,

S'était laissé rogner les griffes et les dents !


Et, se radoucissant : « Peut-être la peinture

M'irait bien ? se dit-il. Une chasse aux humains,

Sous le pinceau d'un Lion, aurait fort belle allure !

Mais il n'est pas trop tard. Tiens, j'essaierai demain ! »


Jusqu'au couchant dura l'examen de conscience.

En tira-t-il leçon ? Pour aborder ce point,

De le lui demander je n'eus pas l'imprudence.

Il est certaines gens à contempler... de loin !


AG

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lundi 30 octobre 2023

Rêver... juste un peu ! (A & A et Cie n° 127)



 
Photo Alain Ménez

 

Au nom de quel progrès, de quelles certitudes,

Par la force voulant toujours sortir vainqueur,

Ose-t-on de l'azur troubler la quiétude,

Égratigner le bleu si cher à notre cœur ?

Il est triste, pareil à nos forêts ombreuses,

Peuple de Féerie, lutins et feux follets,

Depuis que des docteurs aux voix impérieuses

Du haut de leur science ont banni vos secrets.

Ceux-là, non satisfaits de mesurer la Terre,

Se sont mis en devoir d’arpenter les éons,

D’enfermer le Sublime en leurs bocaux de verre !

Lors, n’y parvenant pas, effacèrent les noms

De la Gent Invisible aux tableaux des écoles.

Adieu, belles ondines, au détour d’un étang,

Farfadets gambadant après les lucioles !

Ne cherchez plus Éole, il n’y a que du vent !

Sans Vénus désormais, l’amour nous désespère,

La beauté de tes yeux sous-entend le tombeau,

Le monde bringuebale et retombe en poussière,

L’espoir s’épanouit pour mourir aussitôt.

Ô l’affligeant tableau d’un univers sans âme

Privé de ce qui manque à vos doctes discours :

Le souffle de la Vie, une invisible flamme

Dont nul jamais ne sut mesurer les contours !

Messieurs les grands savants, sachez que je révère

Vos bienfaits admirables envers l’Humanité,

Mais avec Féerie, ne soyez point sévères,

Laissez-la revenir, juste un peu... pour RÊVER !


AG

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lundi 2 octobre 2023

La poubelle volante (A & A et Cie n° 126)

Photo Alain Ménez


 

Une poubelle un jour, ce n'est pas ordinaire,

Lasse de recueillir des humains le rebut,

Décida de quitter son faubourg de misère,

Pour profiter du monde à bouche que veux-tu.


Hissant le drapeau bleu, celui couleur du rêve,

Elle fila d'un bond sur les ailes du vent,

Survolant des villes, des montagnes, des grèves...

Adieu murs délavés, adieu pavé glissant!


Quel bonheur de goûter le temps d'une seconde

Des parfums enchantés, sans peur et sans tabous,

Libre enfin du fardeau si pesant de ce monde,

Sourire à l'inconnu, n'est-il rien de plus doux ?


Lecteur, si vous repassez devant la poubelle,

La verrez-vous encor' avec les yeux d'avant ?

Moi, je n'y parviens pas. Je suis content pour elle.

Il est bon de pouvoir rêver de temps en temps !


AG


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lundi 4 septembre 2023

Arbre (A & A et Cie n°125)


 photo Alain Ménez

J'admire ta beauté, ta constance, ta force,

Que tu sois chêne, saule, hêtre majestueux.

J'aime le cœur qui bat sans bruit sous ton écorce,

A l'éternel tempo de la terre et des cieux.



Les hommes alentour vocifèrent, s'agitent.

Toi, tu ne bouges pas, silencieux gardien

D'un savoir oublié, auquel tu les invites

Par le don généreux de mille petits riens :



Ici, c'est la chanson des feuilles frémissantes,

L'ombre fraîche accueillant un repos mérité,

Là, le vert de ton front aux couleurs apaisantes,

En un mot, c'est l'Amour en Toi manifesté !

AG

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