lundi 30 octobre 2023

Rêver... juste un peu ! (A & A et Cie n° 127)



 
Photo Alain Ménez

 

Au nom de quel progrès, de quelles certitudes,

Par la force voulant toujours sortir vainqueur,

Ose-t-on de l'azur troubler la quiétude,

Égratigner le bleu si cher à notre cœur ?

Il est triste, pareil à nos forêts ombreuses,

Peuple de Féerie, lutins et feux follets,

Depuis que des docteurs aux voix impérieuses

Du haut de leur science ont banni vos secrets.

Ceux-là, non satisfaits de mesurer la Terre,

Se sont mis en devoir d’arpenter les éons,

D’enfermer le Sublime en leurs bocaux de verre !

Lors, n’y parvenant pas, effacèrent les noms

De la Gent Invisible aux tableaux des écoles.

Adieu, belles ondines, au détour d’un étang,

Farfadets gambadant après les lucioles !

Ne cherchez plus Éole, il n’y a que du vent !

Sans Vénus désormais, l’amour nous désespère,

La beauté de tes yeux sous-entend le tombeau,

Le monde bringuebale et retombe en poussière,

L’espoir s’épanouit pour mourir aussitôt.

Ô l’affligeant tableau d’un univers sans âme

Privé de ce qui manque à vos doctes discours :

Le souffle de la Vie, une invisible flamme

Dont nul jamais ne sut mesurer les contours !

Messieurs les grands savants, sachez que je révère

Vos bienfaits admirables envers l’Humanité,

Mais avec Féerie, ne soyez point sévères,

Laissez-la revenir, juste un peu... pour RÊVER !


AG

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