Au nom de quel progrès, de quelles certitudes,
Par la force voulant toujours sortir vainqueur,
Ose-t-on de l'azur troubler la quiétude,
Égratigner le bleu si cher à notre cœur ?
Il est triste, pareil à nos forêts ombreuses,
Peuple de Féerie, lutins et feux follets,
Depuis que des docteurs aux voix impérieuses
Du haut de leur science ont banni vos secrets.
Ceux-là, non satisfaits de mesurer la Terre,
Se sont mis en devoir d’arpenter les éons,
D’enfermer le Sublime en leurs bocaux de verre !
Lors, n’y parvenant pas, effacèrent les noms
De la Gent Invisible aux tableaux des écoles.
Adieu, belles ondines, au détour d’un étang,
Farfadets gambadant après les lucioles !
Ne cherchez plus Éole, il n’y a que du vent !
Sans Vénus désormais, l’amour nous désespère,
La beauté de tes yeux sous-entend le tombeau,
Le monde bringuebale et retombe en poussière,
L’espoir s’épanouit pour mourir aussitôt.
Ô l’affligeant tableau d’un univers sans âme
Privé de ce qui manque à vos doctes discours :
Le souffle de la Vie, une invisible flamme
Dont nul jamais ne sut mesurer les contours !
Messieurs les grands savants, sachez que je révère
Vos bienfaits admirables envers l’Humanité,
Mais avec Féerie, ne soyez point sévères,
Laissez-la revenir, juste un peu... pour RÊVER !
AG
Amis, je vous invite,
Si le cœur vous en dit,
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