photo Alain Ménez
Offrir un maquereau à une jeune femme,
Était au temps jadis, en Bretagne, dit-on,
Un vrai gage d'amour, un présent plein de charme,
Un hommage à la grâce d'un si beau poisson :
Regardez-le nager, agile, insaisissable,
Capable de se faufiler dans les courants,
D'habiter les grandes profondeurs insondables,
Puis d'offrir au soleil ses écailles d'argent !
J'ai ouï dire qu'un jour, à une demoiselle
Qu'il aimait en secret, un jeune et beau marin,
Hardi et courageux, brûlant d'amour pour elle,
Mais à son désespoir sans fortune ni bien,
A défaut de bijou, au retour d'une pêche,
Offrit deux maquereaux. Il choisit les plus beaux.
Vite, le cœur battant, il court, il se dépêche
Et tenant les poissons, vient frapper au carreau
De l'humble chaumière où vivait son aimée.
Écartant le rideau, la belle lui ouvrit.
Il lui tend le présent et, la voix enflammée :
« Que ces humbles poissons soient le gage béni
De mon amour pour vous ! A la saison prochaine,
Pareil au maquereau qui à chaque printemps
Revient près de nos côtes, soyez-en certaine,
Je reviendrai vers vous et j'en fais le serment ! »
Elle tendit la main, accueillit la promesse.
Tous deux convolèrent au beau pays breton.
On en parla longtemps.
Hélas, je le confesse,
J'ignore ce que sont devenus les poissons...
AG
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